mardi 8 décembre 2009

Along the Mékong



Du bon usage de la lenteur.
C'est le titre du dernier livre que je viens de lire. Un essai de Pierre Sansot (un auteur que je recommmande vivement !) prônant une certaine flânerie, l'écoute et le repos, une forme de sagesse pour que "nous donnions au temps toutes ses chances et laissions respirer notre âme".
S’agissant de mettre à jour ce blog, je présente de toute évidence des prédispositions naturelles à pratiquer cet art de vivre « à retardement »…
Après plus d’un mois de silence, voici enfin un nouveau volet de mes « musardises » en terre de Siam. Un chapitre consacré à mon escapade sur les rives du Mékong avec, en guise de commentaires, des extraits de mon carnet de route.
Mékong.
Mae nam khong, la « mère de tous les fleuves ».
Un fleuve de légende qui prend naissance sur le haut-plateau tibétain et s’étire, sur près de 4500 km, à travers la Chine et la péninsule indochinoise avant de rejoindre la mer de Chine méridionale.
Un nom au parfum de magie et de vapeurs d’opium.
Une invitation au voyage vers le Triangle d’or et ses mystères…

En route !
"Le Mékong s'écoule paisiblement à moins de 20 mètres en contrebas de la guest house où je viens de poser mon sac. L'autre rive - et donc le Laos, n'est distante que de quelques encâblures. Se retrouver ainsi, au bord d'un fleuve mythique, en zone frontalière, confère au paysage une dimension mystérieuse, magique. La journée et demi de trajet que je viens de me taper depuis Chiang Mai valait la peine. Je suis tout simplement bien. Petit moment de plénitude où je me sens "connecté" au monde. A savourer..."
"Lever aux aurores. Le Mékong est enveloppé d'un voile brumeux, on discerne à peine la berge opposée. Des chants s'élèvent d'une pagode côté Laos. Un pêcheur lance son filet, imperturbable."
"Après avoir arpenté les bords du Mékong, je me pose face à l'ouest pour assister au coucher du soleil. Au même moment, une douce musique emplit l'atmosphère. Elle provient de la rive laotienne, m'assurent les deux jeunes moines qui contemplent eux-aussi le soleil plonger dans le fleuve. C'est si beau, si parfaitement adapté aux lieux, à l'instant, que l'on se sent appelé par les chants. Un peu comme Ulysse et les sirènes..."
"Après-midi magique. Le Mékong s'enfonce vers l'est et quelques montagnes bleues, encore sans nom pour moi. Quelques pêcheurs au filet. Quelques barges laotiennes amarrées."
"Une douce quiétude émane de ce coin de Thailande. Une vie au ralenti, la dolce vita version Mékong riviera..."
"Une autre belle et longue journée débutée à l'aube, pour voir le voile de brume, qui ce matin encore drappait le Mékong, peu à peu se déchirer, libérer le fleuve et laisser apparaître la rive du Laos."
" (...) je jette mon dévolu sur un vieux modèle pétaradant qui m'emmène tant bien que mal au sommet du Phu Tok, colline surplombant Chiang Khan et la vallée du Mékong."
"Le Pont de l'Amitié lao-thai enjambe le fleuve et relie Nongkhai à la capitale de la République Démocratique Populaire du Laos, Vientiane. Une lumière cuivrée teinte l'atmosphère au couchant, me rappelant des ambiances bizantines."
" Calme et sérénité. Des collines ondoient au fond et barrent l'horizon, sans le boucher. Invitation à contempler le fleuve des heures durant, tant le cadre est somptueux. Invitation à aller voir de plus près en naviguant sur les eaux du fleuve."
"Dernier lever du jour sur le Mékong. Derniers sons provenant du Laos. L'un des navires laotiens à quai depuis plusieurs jours a mis les bouts et remonte le fleuve. Il passe devant la terrasse de la guest house où je petit-déjeune. Je prends cela pour un signe, un appel à me mettre, moi-aussi, en ordre de marche vers le nord, Chiang Mai (...)"